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  • Les Gilets jaunes et les ambiguïtés du populisme...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Xavier Eman à l'Academia Christiana dans lequel il évoque le populisme et le mouvement des Gilets jaunes.

    Animateur du site d'information Paris Vox , rédacteur en chef de la revue Livr'arbitres et collaborateur de la revue Éléments, Xavier Eman est l'auteur d'un recueil de chroniques intitulé Une fin du monde sans importance (Krisis, 2016) et d'un polar, Terminus pour le Hussard (Auda Isarn, 2019).

     

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    Les Gilets jaunes et les ambiguïtés du populisme

    Quel regard portez-vous sur ces dirigeants que l'on nous présente comme des "figures populistes" : Trump, Orban, Bolsonaro, Salvini ?

    Tout d'abord, cette simple énumération révèle toute la problématique et l'ambiguïté du concept de populisme tant ces personnalités sont diverses et n'incarnent pas les mêmes réalités politiques. Elles n'ont pratiquement rien de commun entre elles si ce n'est l'opprobre que leur voue la pseudo-élite politico-médiatico-intellectuelle d'Europe de l'ouest qui les rassemble de force sous le même étendard. Quel rapport, quelle communauté d'intérêts, entre un l'ex-communiste Salvini et le milliardaire libéral Trump, le protectionnisme de l'un se heurtant à celui de l'autre, les frappes militaires de l'un encourageant le chaos géopolitique que subit l'autre de plein fouet? A la rigueur on peut trouver comme seul point de convergence une certaine opposition à l'immigration incontrôlée. Sans rien nier de l'importance fondamentale de cette problématique, cela fait tout de même bien peu pour fonder une quelconque unité politique...

    D'un point de vue personnel, j'ai plutôt, pour le moment, du respect et de la sympathie pour la politique d'Orban et de Salvini, beaucoup moins pour celle de Trump (qui semble avoir des mérités en interne, mais je ne suis pas américain...) et encore moins pour Bolsonaro... De façon générale, je pense qu'il faut se méfier des excès d'enthousiasme, surtout quand il s'agit de situations étrangères que l'on connaît souvent fort mal, et toujours conserver un regard critique. Se réjouir (ou non) d'une élection en fonction du fait qu'elle navre plus ou moins les chroniqueurs bobos des rédactions parisiennes est vraiment le degré zéro de la réflexion politique...

    Qu'est-ce que le mot "populisme" vous inspire ?

    Un sentiment ambivalent dirais-je… D'une part, ce terme est tellement vilipendé, dénigré, méprisé par les élites oligarchiques et leurs domestiques médiatiques, qu'on pourrait avoir tendance , instinctivement, épidermiquement, « affectivement », à se l'approprier, à le défendre et à le revendiquer. Mais d'autre part, c'est un terme tellement vaste, tellement flou, tellement fourre-tout, qu'il ne me semble pas pouvoir représenter, incarner, concrétiser une véritable alternative, et encore moins un processus révolutionnaire. Une révolution exige une cohérence globale, un programme clair et solide, une alternative construite, cohérente, des cadres formés, etc. Or le « populisme » est avant-tout un phénomène de l'ordre du ressenti, du spontané, de l'affectif et du circonstanciel , qui a certainement ses qualités, mais aussi, très clairement, ses limites.

    Peut-on s'emparer de ce terme, lancé initialement comme une accusation par la gauche morale, et le revendiquer avec un contenu vraiment révolutionnaire ?

    Je ne pense pas, ne serait-ce que parce que c'est l'ennemi qui l'a imposé dans le débat public. Utiliser le vocabulaire de l'adversaire, c'est déjà une première défaite, c'est s'avancer sur le terrain choisi par l'autre. C'est en tout cas un terme à mon avis à manier avec la pus grande prudence, pour éviter de tomber dans la démagogie et dans une sorte de « systématisme inversé » qui nous pousserait à défendre toute action, tout mouvement ou tout phénomène qui serait dénoncé, à un degré ou un autre, par nos adversaires et leurs relais journalistiques comme étant justement « populiste ».

    Ce ne sont pas les éditorialistes de Libé ni les journalistes de BFM qui doivent définir et programmer notre agenda politique et nos affinités idéologiques. Par exemple, pour reparler d'une personnalité précédemment citée, si je suis un identitaire et un écologiste sincère, je ne vais pas me mettre à défendre et à louer un Bolsonaro qui veut encore accroître l'exploitation de la forêt amazonienne et « retirer le moindre pouvoir » aux populations indigènes indiennes... Et ce même si le dit Bolsonaro est présenté comme un « méchant facho » par les médias du système que par ailleurs je combats... Il faut se pencher sur la réalité des faits, des idées, des programmes, des actes, pour juger et jauger, et non sur le traitement médiatique de ceux-ci.

    Quel est l'ennemi numéro 1 d'un populisme authentique et comment lutter contre lui ?

    Pour moi le « populisme authentique » est le sens de l'intérêt général et le souci du bien commun. Il ne se confond donc aucunement (en tout cas pas de façon automatique) avec les soubresauts des masses, par nature vélléitaires. Je crois qu'il y a deux façons de faire le malheur d'un peuple : le nier et le diviniser, affirmer qu'il a toujours tort ou croire qu'il a systématiquement raison. Je n'ai jamais été démocrate – je ne crois pas à la validité par nature d'un choix majoritaire – et ne vais pas changer simplement parce qu'une cette majorité semble – à un instant T – adopter des positions plus ou moins proches des miennes ou même seulement vaguement « réactionnaires »... Pour moi le véritable « populisme authentique », c'est écouter et entendre le peuple pour bien savoir l'orienter et le diriger, mais certainement pas le suivre aveuglément ni se mettre à la remorque de tout mouvement collectif de plus ou moindre grande envergure, si « sympathique » puisse-t-il paraître au premier abord. Donc, pour moi, l'ennemi numéro du « populisme » c'est l'excès de populisme, qu'on pourrait appeler « populo-démagogisme » ou « populaciérisme ».

    La meilleure façon de lutter contre ce danger est d'avoir une colonne vertébrale idéologique et un corpus doctrinal solide, qui peut bien sûr s'adapter à de nouvelles problématiques et à la survenance d'événements particuliers, mais ne doit pas être soumis au moindre des aléas de l'opinion publique.

    Les Gilets jaunes sont-ils populistes ?

    Oui, dans le sens où ils mettent en avant des préoccupations diffuses dans une large part de la population et que leurs membres appartiennent à un spectre « socio-professionnel » assez large. Mais aussi nombreux soient-ils, ils ne restent qu'une « partie du peuple ». C'est d'ailleurs l'un des autres écueils du « populisme » : que chacun choisisse « SON » peuple, qui serait le seul légitime et digne d'incarner la France, débouchant sur une sorte de « communautarisme » de peuples « choisis » au sein de la nation, qui viendrait s'ajouter aux autres communautarismes qui atomisent déjà la société (religieux, ethnique, sexuel). Or, même s'ils me déplaisent davantage, les 60 % d'électeurs de Macron sont autant « le peuple » que les Gilets jaunes... D'ailleurs Macron lui-même pourrait être considéré comme un président populiste si l'on se base sur ses thèmes de campagne (« Sortir les sortants ! », « Place à la société civile ! », « Changement, jeunesse, modernité ! »), ses méthodes d'action et ses scores électoraux. Comme quoi un populisme peut en chasser un autre, et un populisme peut également très bien servir de marche-pied à un candidat de la finance mondialiste.

    Comment voyez-vous l'avenir de ce mouvement ?

    C'est toujours un exercice fort délicat que de faire des prévisions. Je pense que les choses dépendront beaucoup de l'intelligence politique de Macron, qui n'en manque pas. S'il sait doser un habile mélange de fermeté et une ou deux concessions symboliques, on peut penser que tout le monde rentrera à la maison. Sans cela, il est possible que le mouvement perdure mais je peine à lui voir des concrétisations politiques sur le long terme. On est plus bien proche de la jacquerie que de la révolution. Et il n'y a rien de dédaigneux dans ce constat. Dans une époque aussi amorphe et anesthésiée que la nôtre, les « gilets jaunes » restent un salutaire rappel du fait que tous les français ne sont pas prêts à se laisser martyriser ni à disparaître paisiblement et sans bruit.

    Que pensez-vous du RIC ?

    Je suis en fait assez circonspect. Bien sûr, je suis favorable à davantage de démocratie directe mais surtout locale. Pour moi, le RIC doit être articulé avec le principe de subsidiarité. La proximité de prise décision me parait fondamentale et tout ce qui peut-être réglé au niveau « le plus proche » doit l'être... Par contre, l'idée que « le peuple » puisse et doive décider « de tout » par voix référendaire me paraît à la fois aberrant et dangereux. C'est la porte ouverte à la pire des démagogies. Il me semble évident qu'un gouvernement digne de ce nom doit savoir également prendre des mesures impopulaires, posséder une hauteur de vue et une vision à long terme que n' a pas (et n'a pas vocation à avoir) le français lambda (ce qui n'a rien de honteux). Non, la majorité n'a pas toujours raison et le Bien Commun, l'intérêt général, le Vrai doivent parfois s'imposer aux aléas des modes, des mouvements d'opinion, des intérêts et préoccupations circonstancielles. La nullité actuelle des organes représentatifs ne doit pas non plus, par réaction, nous faire surévaluer ou fantasmer le « bon sens » et la « clairvoyance » du « peuple » (le fameux « pays réel » qui pris un sacré coup dans l'aile depuis Maurras). Quand aux gens « de chez nous » qui pensent que les résultats des RIC iraient majoritairement « dans notre sens » (sur l'immigration, la peine de mort, l'IVG, le mariage pour tous, la GPA, etc.) je pense qu'ils sont très naïfs ou exagérément optimistes. Et qu'ils ont, de plus, la mémoire courte concernant la versatilité des masses.

    Xavier Eman, propos recueillis par Julien Langella (Academia Christiana, 12 février 2019)

     

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  • Élections européennes en folie...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Richard Dessens, cueilli sur Eurolibertés et consacré à l'hystérisation de la campagne des élections européennes par Emmanuel Macron. Docteur en droit et professeur en classes préparatoires, Richard Dessens a notamment publié La démocratie travestie par les mots (L'Æncre, 2010), Henri Rochefort ou la véritable liberté de la presse (Dualpha, 2017) et La démocratie interdite (Dualpha, 2018).

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    Élections européennes en folie

    À six mois des élections européennes, un climat délétère et de provocation se développe et tend à chercher à creuser une fracture profonde en Europe. La fin des partis traditionnels est entérinée au niveau européen par Emmanuel Macron qui recherche un affrontement violent avec ses adversaires qu’il traite ouvertement comme des ennemis issus des mouvements fascistes et nazis des années 1930, comme il l’exprime très clairement. Il les injurie même sans vergogne, et très loin du ton doucereux et diplomatique dont il se veut l’image relayée savoureusement notamment par la grande chaîne d’information BFM (dite « BFMacron »).

    L’État « impartial » cher à François Mitterrand et pivot de la campagne de François Hollande en 2012 vient de voler en éclat…

    Ses ennemis : la « lèpre nationaliste » assimilée sans nuance au NSDAP ou aux Faisceaux italiens d’avant-guerre, pour susciter une « Grande Peur » en Europe et attirer à lui une masse électorale craintive, crédule et émotive sur ces sujets. On attend pour bientôt un rappel de la Shoah pour faire bonne mesure.

    Emmanuel Macron dépasse les bornes sans que personne dans la grande presse officielle ne s’en indigne, glosant, commentant et minimisant avec le plus grand sérieux les folles incartades d’un président qui joue avec le feu, et bien plus provocateur qu’un Donald Trump dont le moindre mot le fait vouer aux gémonies. Jean-Luc Mélenchon est même un petit garçon face à ses outrances inouïes et ne lui arrive pas à la cheville dans ses gesticulations pourtant non dénuées de fondement lorsque l’on voit ce que M. Macron est capable de faire.

    Pourtant, l’élimination de tous les grands partis traditionnels d’Europe en France, Allemagne, Italie, Autriche, Hongrie ou leur affaiblissement ailleurs, sont un sujet de réjouissance à la fois pour M. Macron et aussi pour les mouvements ou gouvernements taxés de « populistes ».

    Ainsi les deux adversaires déclarés sont déjà passés par-dessus les partis pour clarifier d’une certaine manière les enjeux européens et leur apporter toute leur importance : l’immigration et la sécurité d’une part et, avec eux, une reconsidération de la notion d’État de droit d’une façon plus générale. Les petites cuisines chères aux partis traditionnels sont rejetées sur le côté de la route.

    Mais cette simplification apparente, et peut-être salutaire, cache d’autres craintes que ce « faux combat » dissimule. Les mouvements « populistes » européens, ou américains maintenant, sont tous partisans d’une économie très libérale, comme M. Macron lui-même. C’est peut-être leur seul point commun, mais il est de taille. D’ailleurs le discours économique d’Emmanuel Macron est beaucoup moins mondialiste qu’à ses débuts et tend à prendre depuis peu en compte les intérêts nationaux et européens. Ce n’est probablement pas un hasard.

    Qu’il puisse y avoir une convergence d’intérêts économiques, et la présence de Steve Banon en Europe tendrait à le prouver, entre M. Macron et les « Populistes » au bout du compte, est un paramètre qui n’est pas à écarter. Quitte à sacrifier quelques « valeurs » européennes périmées, à restreindre les flux d’immigration, tout en recomposant une Europe dans laquelle la haute finance aurait définitivement pris le pouvoir. M. Macron ne serait-il pas finalement un « Trump européen » en germe ?

    Pour l’instant M. Macron agite des chiffons rouges et réveille les vieux démons du passé, toujours vendeurs pour créer une apparente opposition frontale dans un nouveau bipartisme européen qui aurait au moins en commun l’élimination des vieilles structures au profit d’un grand « tout financier » tout aussi désolant, mais nouveau.

    Ceci étant, il est aussi risible qu’inquiétant d’entendre l’UE et Emmanuel Macron psalmodier les valeurs intangibles et sacrées de l’« État de droit » et de visionner le clip réalisé par l’État français pour mobiliser les électeurs en vue de la prochaine élection européenne. Ce clip est totalement partisan, stigmatisant MM. Orban et Salvini sans aucun complexe.

    C’est un clip de « La République en Marche » et non celui d’un État impartial qui poursuit un but exclusivement civique. Mais « l’État impartial » cher à François Mitterrand et pivot de la campagne de François Hollande en 2012 vient de voler en éclat et ne doit déjà plus être une valeur fondamentale de l’« État de droit ». Nous sommes entrés dans l’ère nouvelle de l’« État partial » macronien sans vergogne. On croit rêver.

    Tout cela est aussi outrancier – tout en laissant de marbre tous les commentateurs qui, il y a peu, se seraient offusqués et auraient crié à la dictature si Nicolas Sarkozy avait dit et fait le dixième de M. Macron –, que la dénomination des deux futurs partis européens amorcée par M. Macron : la « Lèpre nationaliste » (LN) d’un côté, et de l’autre, appelons le « Choléra macronien » (CM). Par certains côtés on croit revenir avec angoisse sur les bancs du cours préparatoire (CP).

    Richard Dessens (Eurolibertés, 12 novembre 2018)

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  • L'actualité sans politiquement correct (2)...

    Chaque mois, Jean-Yves Le Gallou apportera sur Polémia son éclairage sur les faits les plus marquants de la période.Nous reproduisons ci-dessous cette première revue d'actualité pour le mois de juin...

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    Aquarius, Médine, TVL… Le mois de juin vu par Jean-Yves Le Gallou

    Polémia : En Italie, Salvini a été nommé ministre de l’Intérieur et a très vite agi avec une priorité : la fin de l’arrivée de migrants et l’expulsion des clandestins. A quand un Salvini français ?

    Jean-Yves Le Gallou : La coalition arrivée au pouvoir en Italie avait deux priorités : la réforme de l’UE, de l’euro et de la politique budgétaire italienne mais aussi une priorité en termes de contrôle et de maîtrise de l’immigration.
    Il est manifeste que le gouvernement italien de Monsieur Conte avec comme ministre de l’Intérieur Monsieur Salvini agit sur ce qu’on peut considérer comme la priorité des priorités (à la fois du point de vue de l’identité italienne et du point de vue de l’attente des électeurs italiens). Il a donc immédiatement agi pour bloquer l’arrivée de nouveaux envahisseurs dans les ports italiens. Ce qui surprend au fond tout le monde, car voilà un homme politique qui ne se contente pas de paroles mais tient ses promesses.

     

    On peut dire qu’il y a là une leçon pour la « droite » française, si tant est qu’on puisse parler de droite s’agissant de LR ou du Front national. Il y a souvent des beaux discours en France mais rarement la mise en œuvre, soit au gouvernement soit dans les pouvoirs locaux ou au Parlement européen.
    De ce point de vue-là, la vraie question qui va se poser aux Républicains en France, c’est de mettre en harmonie leurs décisions dans les assemblées avec les discours de Wauquiez. Ils devront agir en fonction des discours qu’ils tiennent. Cela suppose d’arrêter de voter des dispositions favorables aux migrations au Parlement européen et d’arrêter de voter des subventions à des associations antiracistes ou LGBT dans les communes, les départements et les régions. Faute de quoi, ils sont évidemment condamnés car, désormais, les électeurs voient que dans certains pays (Italie, Autriche, Hongrie, Pologne…) il est possible de respecter la parole donnée.

    Ce serait pour la France, la seule condition de la survie.
    Je pense qu’il y a deux leçons à tirer en France de cette attitude de Salvini.
    D’abord, une question à destination de LR : quand vos élus vont-ils mettre en harmonie leurs discours avec leurs décisions ?
    Du côté du FN, la leçon est que la vraie priorité c’est la maîtrise de l’immigration et la défense de l’identité. C’est beaucoup plus important que les fariboles monétaires et souverainistes.
    La prise de conscience de cela, c’est aussi d’accepter le vocabulaire qui décrit cette réalité.
    C’est-à-dire qu’aujourd’hui, quand on est au FN, il faut accepter de reprendre le terme de Grand Remplacement. Car nier qu’il existe un grand remplacement ethnique et civilisationnel, eh bien c’est mentir aux Français. Et passer à côté de l’essentiel.

    Donc, il faut faire un pas en avant dans l’action chez LR et un pas en avant dans le discours au FN.

    Au sujet d’un Salvini français, le paysage politique actuel est sélectionné par les médias. Les médias ont beaucoup fait pour sélectionner à LR les mous ou les molles. Ils ont beaucoup fait pour promouvoir Juppé, NKM, Calmels, Pécresse et tous les mous. Et les médias ont beaucoup fait pour détruire ceux qui parlent un peu plus haut – je pense notamment au « Wauquiez bashing ».

    Au FN, c’est pareil. On a beaucoup fait pour promouvoir Marine qui se distinguait de JMLP. Même chose pour Philippot qui continue d’ailleurs d’être invité dans les médias alors qu’il ne représente strictement plus rien.
    Est-ce qu’il y a aujourd’hui sur l’étagère un homme ou une femme politique pouvant être le Salvini français ? Je n’en suis pas sûr.
    Celle qui est sans doute la plus proche, – je pense à Marion Maréchal bien sûr – eh bien elle est actuellement en réserve de la République, de la France et de la civilisation européenne. Difficile pour le moment de préjuger de la suite.

    Polémia : Concernant l’Aquarius, qu’aurait-il fallu faire ?

    Jean-Yves Le Gallou : Première chose : il aurait fallu lui interdire d’accoster dans tout port européen.

    Ensuite, à partir du moment où il accostait dans un port européen – et il a accosté à Valence pour livrer sa « cargaison » de clandestins puis à Marseille pour faire le plein – il fallait l’arrêter. J’emploie le terme de « cargaison » car le phénomène migratoire ressemble clairement à une forme d’esclavage moderne.
    Il aurait dû être saisi par les autorités au titre de ses manœuvres de transport de clandestins puisqu’il est évident, lorsqu’on regarde le parcours de l’Aquarius, qu’il attend les clandestins à la limite des eaux territoriales libyennes. S’il s’agissait d’une véritable opération de sauvetage, il les ramènerait vers les ports les plus proches, en Libye ou au Maghreb et non pas en Europe.

     

    Polémia : Des centaines d’islamistes ayant combattu auprès de l’Etat islamique seront bientôt relâchés en France. Une actualité qui a beaucoup fait débat. Que faudrait-il faire de ces islamistes radicaux ?

    Jean-Yves Le Gallou : Il y a 2 hypothèses.
    Soit les islamistes radicaux sont étrangers et ils doivent donc être expulsés.
    Soit ils sont français et ils se sont conduits comme nationaux d’un pays ennemi en servant un état étranger hostile et, par conséquent, ils doivent être déchus de leur nationalité française puis expulsés.

    Leur vocation est donc, si ce n’est pas de retourner en prison, d’être expulsés.

    Polémia : Alors que le métier d’enseignant manque d’attractivité, le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, réfléchit à baisser le niveau de recrutement pour combler les postes vacants. Quel avenir pour les enfants français dans la France de demain ?

    Jean-Yves Le Gallou : Si l’on manque d’enseignants, c’est pour deux raisons : la première c’est que le salaire est peu attractif, ce qui peut déranger alors que l’enseignement, considéré comme un très beau métier pendant longtemps, perd en prestige aujourd’hui ; mais la raison principale, c’est que, lorsque vous êtes jeune enseignant, vous êtes condamné à débuter dans la région parisienne et plus précisément dans les banlieues de l’immigration. C’est ça la raison première.

     

    Dans beaucoup d’endroits, les gens préfèrent passer les concours de recrutement pour être professeur des écoles plutôt que professeur dans le secondaire car lorsqu’on choisit d’être professeur des écoles on est affecté dans l’académie dans laquelle on a passé le concours. Il y a donc un choix géographique. Par contre, lorsqu’on passe un concours pour le secondaire, c’est un concours national et on est à peu près sûr d’entamer sa carrière en Seine-Saint-Denis ou dans un autre département du même genre.
    C’est tellement vrai qu’on ne trouve plus de candidats pour être professeur des écoles dans l’académie de Créteil (Val-de-Marne, Seine-Saint-Denis, Essonne). En fait, les professeurs ne veulent même pas aller enseigner à des bambins dans ces zones immigrées.

    Le système de l’Education nationale est donc proprement détruit par le phénomène de l’immigration.

    Polémia : Lors des attentats du Bataclan, on a appris début juin que des militaires de l’opération Sentinelle avaient été empêchés d’intervenir. Aurait-il fallu leur donner un autre ordre ?

    Jean-Yves Le Gallou : Ce n’est pas absolument évident puisque du point des vues des gens qui ont pris cette décision, il y avait certainement un manque d’informations sur la situation réelle. Je pense qu’ils ont donc privilégié l’intervention de forces spécialisées dans les attaques terroristes.
    Ceci étant, cela a probablement été une erreur puisque la première intervention qui limite les dégâts était celle de policiers lambda qui se trouvent là. Peut-être qu’il aurait mieux valu faire intervenir les militaires de Sentinelle. Il est évident que le bilan en termes de morts aurait été moins élevé car ce bilan désastreux a été en partie dû au fait que beaucoup de blessés se sont vidés de leur sang puisque les services de secours n’ont pu intervenir que plusieurs heures après l’attaque.


    C’est incontestable que les choix qui ont été faits n’ont pas été les bons. Maintenant, ceux qui ont pris cette décision n’avaient pas forcément les bons éléments sur le moment. C’est toujours un peu facile de donner des bons et mauvais points a posteriori.

    Polémia : Le mois de juin a été marqué par la polémique autour de la venue de Médine, rappeur islamiste, au Bataclan pour un concert. Quel regard portez-vous sur cette polémique ?

    Jean-Yves Le Gallou : Il y a une certaine indécence à jouer au Bataclan quand on se réclame du djihad comme le fait Médine, indépendamment des phrases scandaleuses de ses chansons, indépendamment de ses liens avec les frères musulmans via Le Havre de Savoir.


    Ce qui est assez extraordinaire, c’est que l’argument de ses défenseurs – dont Edouard Philippe, ancien maire du Havre dont la municipalité a financé l’association Havre de Savoir – est de dire qu’il s’agirait d’une censure.
    On peut comprendre ce souci d’éviter la censure mais il aurait fallu d’abord lutter contre la censure de Jesse Hughes, le chanteur du groupe Eagles of Death Metal dont le concert avait été visé par les islamistes au Bataclan. Il avait en effet été interdit de chanter un an après l’attentat lors de Rock en Seine, un festival subventionné par la région Ile-de-France dirigée par Valérie Pécresse. Le chanteur du Bataclan a donc été censuré en France. Et là, ceux qui n’avaient rien dit viennent aujourd’hui parler de lutter contre la censure.

    Il y a un phénomène de censure incroyable aujourd’hui en France mais, dans le même temps, on n’hésite pas à justifier le concert de Médine au Bataclan. C’est profondément indécent.

    Polémia : La censure de TVL, quelle analyse, 15 jours après la nouvelle ? Quel avenir ?

    Jean-Yves Le Gallou : TV Libertés continue, les émissions continuent et tout le contenu est accessible directement sur le site www.tvlibertes.com qui renvoie vers diverses plateformes vidéos.

    TV Libertés a fait face. Elle a perdu un peu d’audience, bien sûr, et c’est donc à tous les internautes d’aider à retrouver le niveau passé. Il faut aller sur le site, s’abonner à la newsletter et relayer cette newsletter et les émissions auprès de tous ses amis.
    Il faut également continuer à utiliser les réseaux sociaux tant qu’on peut s’en servir mais il faut aussi prendre l’habitude d’utiliser les newsletters.

    Le déclencheur de la censure sur Youtube était officiellement des atteintes aux droits d’auteur. Ce n’est pas tout à fait exact. Sur 2 500 émissions (!), il y a effectivement eu 2 réclamations sur droits d’auteur mais, sur une autre vidéo, un autre problème a été sanctionné alors qu’il ne s’agissait pas d’une problématique de droits d’auteur mais d’une pure censure idéologique :
    TV Libertés avait fait, en 2017, un reportage sur la Gay Pride parisienne dans lequel apparaissaient, je crois, des hommes à quatre pattes en cuir. Cette scène avait été dénoncée comme homophobe par un certain nombre de délateurs et cela avait été censuré par Youtube.
    C’était donc une censure idéologique puisqu’il s’agissait des images de TVL et pas celles d’un autre média.

    Cela devient de plus en plus difficile de rester dans les clous du politiquement correct. Les exigences des censeurs sont en effet de plus en plus radicales. Exemple récent avec le dernier numéro d’I-Média : nous avions titré en reprenant l’intitulé du t-shirt du DJ ayant joué à la fête de la musique à l’Elysée. Le t-shirt disait « Fils d’immigré, noir et pédé ». Le titre de l’émission était donc « Fils d’immigré, noir et pédé » : Bienvenue à l’Elysée. Eh bien, la vidéo a été provisoirement suspendue par Dailymotion tant que le terme « pédé » n’avait pas été remplacé par celui de « gay ».
    C’est du délire.

     

    Pour finir sur TV Libertés, les audiences reprennent rapidement. Le JT a repris du poil de la bête et I-Média se relève également.
    Si les internautes continuent à aider TVL en relayant les vidéos et les bonnes pratiques (consulter le site et s’abonner à la newsletter), la censure ne triomphera pas.

     

    Polémia : La rencontre Trump-Jong-un assurera-t-elle au président des Etats-Unis un prix Nobel de la paix ? Quid des retombées géopolitiques ?

    Jean-Yves Le Gallou : Cela m’étonnerait ! De toute manière, accorder un prix Nobel de la paix à un président américain est complètement injuste puisque ce pays fait la guerre aux quatre coins du monde depuis très longtemps et c’est donc une décision étonnante, quel que soit le président qui le reçoit.

    Quant aux retombées géopolitiques d’une telle rencontre, je préfère m’abstenir de me prononcer car je ne maîtrise pas assez le sujet pour avoir un avis éclairé.

    Polémia : Le limogeage de Virginie Calmels par Laurent Wauquiez est-il un signe de la droitisation de LR ?

    Jean-Yves Le Gallou : Virginie Calmels fait partie de tous ces élus Républicains qui sont mis en avant par les médias car ils ont des idées politiquement correctes. Ils ne représentent rien en termes de demande des militants et des électeurs mais sont promus en permanence. Au fond, il y a un bras de fer entre les médias et les partis politiques pour savoir qui doit décider les représentants des partis.

    Je crois que le vrai défi de Laurent Wauquiez n’est pas seulement de limoger les mous.
    Il sera crédible dans deux hypothèses : quand ses élus au Parlement européen voteront comme les élus de Monsieur Orban et quand ses maires et élus régionaux arrêteront de subventionner SOS Racisme, la Licra, les LGBT et les associations immigrationnistes.
    Ce n’est pas très compliqué, il suffit juste d’un peu de courage : un peu de courage pour faire le ménage.

    Polémia : Angela Merkel, fragilisée sur la question migratoire, est-elle le symbole d’un retournement général d’opinion sur les migrants ?

    Jean-Yves Le Gallou : Oui, je crois qu’il y a un vent nouveau qui souffle sur l’Europe sur la question de la crise migratoire.
    Le renouveau vient de la Hongrie, de la Pologne, de l’Autriche et même de l’Italie.
    Ce sont les mouvements identitaires qui sont en train de mener la danse.
    En Allemagne, c’est la CSU bavaroise qui se rallie à ce mouvement, sous la pression extrêmement forte de l’AfD qui a le mérite d’avoir posé dans le débat politique la question de l’immigration en Allemagne.

     

    La chute de Merkel n’est pas encore acquise mais serait un événement politique majeur. Mais que ce débat fasse rage en Allemagne au point de la fragiliser comme jamais démontre déjà que quelque chose est en train de se passer en Europe.

    Si Merkel venait à tomber, cela justifierait bien d’ouvrir force bouteilles de champagne et de schnaps !

    Polémia : Les USA ont décidé de quitter le Conseil des droits de l’homme de l’ONU. La France devrait-elle faire de même ?

    Jean-Yves Le Gallou : Oui, absolument ! La Commission des droits de l’homme de l’ONU n’a de toute manière aucune légitimité. Il y a des gens qui siègent et qui dirigent cette commission qui représentent des pays dictatoriaux voire totalitaires. Et c’est une ingérence permanente dans la souveraineté des Etats.

    C’est donc une excellente mesure prise par Donald Trump.

    Polémia : Macron s’est rendu à Rome, notamment pour évoquer la question des migrants. L’Eglise est-elle complice de l’invasion de l’Europe ?

    Jean-Yves Le Gallou : L’Eglise dans sa globalité, sans doute pas. Mais François, absolument !
    Il faut savoir que son conseiller immigration était, jusqu’à son décès en début d’année, Monsieur Sutherland : un homme dont le parcours est typiquement celui d’un immigrationniste forcené ! A la fois en tant que commissaire européen mais aussi en tant que représentant de Goldman Sachs en Europe. C’est proprement hallucinant.

    La ligne de Monsieur Macron est un peu celle de Sutherland avec la limite qu’il est obligé d’être plus prudent que le pape François car, lui, a des électeurs. Et ces électeurs sont très réservés sur l’immigration. Le pape, lui, n’a pas ce type de contrainte démocratique. Il peut donc se focaliser entièrement sur le discours immigrationniste pour se donner une image médiatique de gentil à peu de frais.

    Jean-Yves Le Gallou (Polémia, 5 juillet 2018)

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  • Feu sur la désinformation... (190)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés, consacrée au décryptage des médias et dirigée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, avec le concours d'Hervé Grandchamp.

    Au sommaire :

    • 1 : Trump et les enfants clandestins : l’émotion au service de l’immigration
      « Insensible, sans âme, lâche », les médias ne mâchent pas leurs mots sur Donald Trump depuis la découverte de l’enregistrement d’un enfant de clandestin pleurant dans un centre de rétention.
    • 2 : Le Zapping d’I-Média 
      Beaucoup de séquences immigrationnistes et …festival de novlangue : les clandestins africains deviennent dans la bouche des journalistes des « évacués », des « exilés », des « réfugiés », sauvés d’un « bateau en perdition ». Alors que l’Aquarius n’a jamais menacé de faire naufrage. On notera aussi l’aveu de cet Albanais racontant comment il avait menti pour tenter d’obtenir de l’OFPRA le statut de réfugié politique. Le mensonge, l’arme absolue de 95 % des demandeurs d’asile !

    • 3: Censure de TV Libertés : petit meurtre en silence
      Jeudi 14 juin la chaine Youtube de TVlibertes a été fermée de manière unilatérale. La chaine avait 100 000 abonnés. Alors que la fermeture relève de la censure et de l’atteinte à la liberté de la presse, les médias restent silencieux.
    • 4 : Les tweets de la semaine
      Vous reprendrez bien un petit coup de novlangue ? Pour l’Associated Press une agression au cri de « Allah Akbar » est faite au nom de « God is great ». Quant à l’AFP, elle titre sur « la menace grandissante du terrorisme d’extrême droite en Grande Bretagne ». Brr...
    • 5 : Salvini et Trump victimes de bobards sur l’immigration
      Donald Trump aurait dit une « Fake news » en affirmant que la délinquance avait augmenté en Allemagne, Salvini, le ministre de l’intérieur italien aurait appelé à une épuration de masse. Salvini, Trump, deux victimes de bobards immigrationnistes.

     

                                     

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  • Feu sur la désinformation... (189)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés, consacrée au décryptage des médias et dirigée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, avec le concours d'Hervé Grandchamp.

    Au sommaire :

    • 1 : Bella Ciao Aquarius
      L’Aquarius, bateau de la discorde européenne ! Le navire qui opère en mer méditerranée au « secours des migrants » n’est pas le bienvenu en Italie. Scandale dans la presse et dans le monde politique.
    • 2 : Le Zapping d’I-Média 
      En janvier dernier, le journaliste Yann Moix tournait alors un reportage à Calais. Le 21 janvier, il avait déclaré dans les pages de Libération : « J’affirme, M. le Président, que des fonctionnaires de la République française frappent, gazent, caillassent, briment, humilient des adolescents, des jeunes femmes et des jeunes hommes dans la détresse et le dénuement. Je l’ai vu et je l’ai filmé. ». Depuis le reportage est sorti sur la chaine franco-allemande Arte, mais le journaliste a probablement omis de mettre les images de sévices dans son documentaire.

    • 3: Médine un djihadiste au Bataclan ?
      Concert du rappeur Médine au Bataclan. Après les attentats du 13 novembre 2015, le concert du chanteur, considéré comme islamiste, ne passe pas.
    • 4 : Les tweets de la semaine
      Omeran, le jeune alépien qui avait été grièvement blessé en août 2016 aurait souffert pendant 40 minutes pour permettre au casque Blanc de faire des photos. La photo avait ému l’ensemble de la presse, et fait le tour du monde, On pouvait voir le jeune Omran blessé et couvert de poussière. Le 05 juin, le Times de Londres a révélé que les « casques blancs » n’ont pas immédiatement porté assistance à l’enfant. Pendant 40 minutes l’organisation a fait des clichés. Le but était de les utiliser comme moyen de propagande contre le gouvernement de Bachar Al Assad.
    • 5 : Portrait Piquant d’Hugo Clément
      Portrait d’Hugo Clément, star du petit journal et de quotidien, passé à Kombini, entre ego surdimensionné et journalisme de propagande.

     

                                    

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  • L'Italie populiste ?...

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    Marco Tarchi, professeur de sciences politiques et chef de file de la Nouvelle droite italienne, qui vient de publier un essai intitulé Italia populista (Il Mulino, 2015), était reçu le 4 mars 2015 par Martial Bild, dans le journal de TV Libertés. Il a évoqué à cette occasion le poids dans la politique italienne des mouvements populistes, comme le Mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo ou la Ligue du Nord de Matteo Salvini...

     

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